Puissance du collectif : booster pour l’individu

Publié par SEO570053 le

La puissance du collectif est souvent mise en avant dans le sport : le Rugby en est la parfaite illustration, notamment lorsqu’une équipe réduite à 14 accède à la victoire. Plus accessible à tous, l’équipe « entreprise » doit s’appuyer sur le collectif, qui créera des individualités plus responsables et réactives.

Après une carrière de pilote de chasse, je vais sûrement enfoncer quelques portes ouvertes dans cet article et revenir les pieds sur terre, ce qui m’a permis de rester parmi vous. Un retour aux basiques ne fait pas de mal !

 

Le collectif, qu’est-ce ? Plus simple à décrire qu’à définir, cette notion diffuse regroupe plusieurs facettes : un collectif n’est pas qu’un groupe, c’est une somme d’individualités possédant des personnalités parfois fortes et des compétences diversifiées ayant un objectif commun, dont la marche est souvent orientée par un leader qui par une certaine alchimie  fédère autour de la direction à suivre.

 

L’objectif : vous connaissez probablement le fameux objectif SMART ; et bien voici venu le CAVE A O, l’objectif Clair, Atteignable, Visible, Expliqué et Argumenté. L’objectif est ce qui va pousser les individualités à se mettre au service du collectif : gagner un match, allusion évidente mais oh combien complexe. Combien de fois avez-vous vu une somme d’individualités au-dessus du lot perdre car ne pouvant évoluer collectivement  ? Le travail d’équipe est tout et partout : sans une équipe on n’avance pas ou très peu.

Par exemple jeune pilote durant mes premières je me sentais fort et peut-être au-dessus de certains. Puis avec l’expérience j’ai réalisé que je ne pouvais exercer seul. Oui en vol nous sommes seuls ou peut -être 2 en fonction des missions. Mais sans mécanicien, pas d’avion, sans contrôleur pas de décollage, sans cuisinier pas de repas, sans secrétaire RH pas de salaire. La liste serait longue. Je me suis rendu compte que le magnifique pilote ne pouvait pas voler seul, il fallait une équipe derrière. Une équipe multi compétence, sachant quel est l’objectif. Quel qu’il soit, cet objectif doit être évidemment atteignable, un délai doit-être fixé, même pour le plus jeune collaborateur. En effet, rien n’est pire que d’exécuter une tâche sans en comprendre le but. Au leader de l’expliciter le mieux possible.

 

Le leader : Pièce essentielle d’une organisation, le leader serait-il un chef au-dessus du collectif ? NON ! Le chef doit se fondre dans le collectif, le faire vivre, pallier aux difficultés, être à l’écoute, décider. Certes, cela représente de nombreuses qualités difficiles à concilier. Le manager se doit de montrer l’exemple en toute situation, même si cela peut lui être défavorable. C’est une question d’éthique (et non de valeurs). Le leader doit aussi fédérer l’équipe en direction de l’objectif. Deux conditions apparaissent donc : fédérer et être exemplaire. Comment par exemple suivre au combat un chef égoïste et qui n’est pas le premier à partir ?  Cela n’a pas de sens, et pourtant cela se reproduit dans toutes les entreprises, à tous niveaux.

 

Les interactions : Les relations professionnelles sont parfois comme certaines relations familiales, très jolies au début puis empruntes de tensions naissantes. Le rôle du manager n’en est que plus primordial : fédérer autour d’un projet.

 

Le triptyque  – objectif – leader – interactions est la base du travail en équipe, donc du collectif. Mais sans la confiance, il est impossible de développer les individualités qui ne seront pas poussées par le groupe, mais freinées.

 

La confiance : élément essentiel à notre épanouissement que ce soit dans la sphère privée ou professionnelle. Comment vous sentez vous lorsque vous savez que votre manager n’a pas confiance en nous ? Très certainement cela affecte votre propre confiance en vous, vous hésitez, vous ne vous épanouissez pas. Pourtant, c’est le rôle du N+1, mais également du collectif, de donner sa confiance, même si tout n’est pas parfait. La confiance amène la confiance. Encore une fois, je ne peux m’empêcher de faire un parallèle. Lorsqu’en vol de nuit en patrouille serrée à 1 mètre de distance et 600km/h mon équipier fait une erreur, j’ai une petite frayeur. Nous débriefons et, comme souvent tout à chacun, il sait qu’il a commis une erreur. Et bien le lendemain, lorsqu’on on repart ensemble, la confiance n’est pas totalement présente. Pourtant après cette première erreur, il faut lui donner sa chance.

 

Vous l’aurez compris, quoi de mieux que le collectif pour faire progresser chacun. Formidable catalyseur de talents, il permet d’aller plus loin, plus vite et ensemble. Il permet de préparer le futur, d’assurer le présent et est source de création de valeur. Mais le collectif seul n’est rien, il est nécessaire de le mettre en musique dans un cadre structuré et responsable.

Emmanuel FOURNIER

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